








La Maison de La Photographie des Landes
La Maison de la Photographie à Labouheyre n’est autre que la maison de Félix Arnaudin, photographe et ethnologue ayant documenté les transformations de la Haute Lande à la fin du XIXe siècle. Ce modeste lieu génère une véritable dynamique artistique grâce à des rencontres, échanges et partages autour de résidences de photographes et d’artistes en lien avec l’image sur ce même territoire. Cette association de regards singuliers mis en commun fournissent un vaste corpus de photographies et de documents du début du XXIe siècle, comparable en partie à l’héritage émouvant que le grand photographe du XIXe siècle, Félix Arnaudin, légua à notre culture et à notre histoire. Participer à une définition possible de notre identité est tout l’enjeu de cette idée, le faire au travers des regards multiples d’artistes invités est l’objectif. Ce projet proposé par Frédéric Desmesure, qui en a assuré la programmation jusqu’en 2019 est aujourd’hui confié à Lydie Palaric qui reprend la direction artistique de la Maison de La Photographie des Landes pour nous proposer un contenu artistique pluriel et ambitieux en filiation, comme son nom l’indique, avec le travail de son prédécesseur et en référence à celui de Félix Arnaudin.
— Lieu
La Maison de La Photographie des Landes, à Labouheyre. Depuis plus de 20 ans à l’initiative de Philippe Becquelin, puis de Gérard Rodriguez, cette maison typiquement landaise, habitation de l’illustre photographe Félix Arnaudin, est devenue Maison Départementale de la photographie des Landes, puis récemment a reçu le label Maison des illustres 1. Ses financements principaux proviennent de la ville de Labouheyre et du Conseil Départemental des Landes. Créée en 2001 sous l’impulsion de Jean-Louis Pedeuboy, maire de Labouheyre et de Michel Gonzalez, adjoint à la culture, la Maison de la Photographie des Landes est la propriété de la commune de Labouheyre qui a souhaité en faire un lieu consacré à la création photographique et à sa diffusion dans le département et en Aquitaine. Elle a pour mission de témoigner par la photographie auprès du public le plus large des rapports que l’homme entretient avec son territoire, ainsi que de la transformation des activités et des rapports sociaux qui en résultent et parallèlement à sa mission de connaissance la mise en valeur de l’œuvre de ce pionnier de la photographie. A ce jour, la Maison de la Photographie des Landes a organisé ou co-organisé dans le cadre de différents partenariats près de 35 expositions, dont une chaque année consacrée à Félix Arnaudin, avec le concours du Musée d’Aquitaine de Bordeaux et du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne. Dès l’origine, un travail de sensibilisation a été mené régulièrement tous les ans par des photographes auprès des jeunes des écoles et du centre de loisirs de Labouheyre. Ces travaux d’élèves sont régulièrement exposés à la Maison de la Photographie.
— Félix Arnaudin (1844-1921)
La Grande Lande, avec ses horizons vides donnait un sentiment d’infini parfois ponctué par les silhouettes allongées de bergers échassiers. Félix Arnaudin a vécu en toute intimité avec ces grands espaces mais a vu, aussi, succéder à cette terre immense la forêt industrielle plantée sous le second empire : une invasion de la lande par les pins. Il est devenu photographe pour sauver de l’oubli
cette terre qu’il aimait par-dessus tout, transmettre aux futures générations (nous) les images d’une autre époque, celle du début de la photographie. Il s’est initié patiemment à cette nouvelle pratique complexe et expérimentale, préparant lui-même ses émulsions au collodion. Au tournant des années 1880, il opte pour les procédés au gélatino-bromure, commercialisés depuis peu et plus faciles d’usage. Plus de 3200 négatifs sur verre et quelques 2100 tirages
sont conservés au Musée d’Aquitaine, numérisés et mis en ligne sur son site. Ces photographies témoignent avec force, efficacité et simplicité du regard de cet « enregistreur d’images ». Félix Arnaudin : linguiste, folkloriste, historien, ethnologue, photographe, écrivain, est né et mort à Labouheyre (1844-1921), dans le quartier du Monge.
1 : Le label « Maisons des Illustres » est créé le 13 septembre 2011. A travers cette distinction, le ministère de la Culture souhaite valoriser les lieux dont la vocation est de conserver et transmettre la mémoire des femmes et des hommes qui se sont illustrés dans l’histoire politique, scientifique, sociale et culturelle de la France. Présentes dans toutes les régions métropolitaines comme en Outre-Mer, ces Maisons dessinent une véritable cartographie, à la fois insolite et proche, des lieux où s’est façonnée l’histoire de notre pays. Ces lieux montrent combien le patrimoine est un territoire
vivant, combien il se nourrit de la personnalité et de la sensibilité de ceux qui y ont laissé leur trace et l’ont habité. Les « Maisons des Illustres » regroupent des lieux de mémoire permettant de mieux relier l’histoire locale et l’histoire nationale, l’intime et le collectif.